Grande période insurrectionnelle française, la Commune de Paris a laissé derrière elle un héritage révolutionnaire important et des personnalités fortes comme Jules Vallès, Louise Michel ou Eugène Varlin qui n’ont cessé d’irriguer l’historiographie française de gauche et d’extrême-gauche.

 

Ceux-ci ont souvent été vus comme des héros, comme des martyrs révolutionnaires ouvriers à qui la gauche française rend régulièrement hommage. Au-delà de cette glorification des personnages célèbres de la Commune et du Communeux, qu’est-ce qu’était véritablement un Communeux ?

 

(Portrait de Louise Michel)

 

La figure du Communeux comme entité sociologique se développe pendant le Second Empire et le règne de Louis-Napoléon Bonaparte. Sous le Second Empire, Paris connaît de très profonds bouleversements. La ville, déjà insalubre, connait une explosion démographique incontrôlée (On passe de 1,2 millions d’habitants à 1,5 million d’habitants en 1856).

 

La population parisienne est également fréquemment touchée par la maladie (Choléra en 1854/1854 et en 1866/1867). Qui plus est, le peuple de Paris subit la défaite allemande de 1870/1871 lors du siège de Paris et voit la République, proclamée le 4/09/1870, se laisser dicter son avenir par les Prussiens. L’agacement des Parisiens est finalisé par la victoire aux élections législatives de Février 1871 des monarchistes qui ne cessent de prendre des mesures anti-sociales et favorables à la bourgeoisie

 

Dès lors, le Communeux devient une figure en opposition, à la fois contre la Réaction (symbolisée par les mesures prises par le gouvernement de tendance monarchiste) et contre la Prusse (qu’il souhaite continuer à combattre dans un élan patriote).  Ces deux ennemis sont alliés selon lui car  les Versaillais sont d’accord avec la politique étrangère de soumission à l’Allemagne et ne souhaitent pas remettre en cause les traités signés lors de l’armistice de 01/1871.

 

Les aspirations de Communeux sont simples, il souhaite un Etat plus démocratique (qui serait une République) ainsi que retrouver le Paris du centre-ville dont il a été exclu (Cf. Précédent article sur la Commune de Paris comme réappropriation de l’espace) et continuer la lutte contre la Prusse. Le sentiment anti-allemand est très fort, ce qui fait du mouvement de la Commune un mouvement à la fois très socialiste, patriote et clairement germanophobe.

 

Le Communeux est un Républicain avant tout. Sa moyenne d’âge est 35 ans. C’est souvent un artisan, un commerçant, un ouvrier qui appartient au petit peuple. On assiste véritablement au développement fort d’une conscience de classe. Le Communeux est majoritairement ouvrier mais c’est tout de même très hétéroclite, rien à voir avec une véritable classe prolétaire au sens moderne du terme.

 

Il y avait aussi des petits propriétaires, des enseignants, des journalistes; On dénote aussi la présence d’artistes comme Gustave Courbet qui a réalisé le portrait de Jules Vallès et qui avait refusé la médaille de la Légion D’Honneur proposée par Louis-Napoléon Bonaparte. Pendant la Commune, Gustave Courbet est à la tête de la fédération des artistes.

 

Lors des élections de début février 1871, 36 des 43 députés de la ville de Paris sont des Républicains (Parmi eux Louis Blanc, Georges Clemenceau, Giuseppe Garibaldi) même s’ils ne sont pas tous pour la poursuite de la guerre.

 

Parmi les membres de la Commune, il y avait de nombreuses divergences idéologiques. On distinguait les républicains avancés (Charles Beslay),  les républicains jacobins (Charles Delescluze) ou encore les blanquistes (Gustave Tridon) et les socialistes internationalistes (Eugène Varlin)

 

(Les hommes de la Commune)

 

Dans ce que le Communeux a réalisé, il se rapproche des idées anarchistes car il a agit avec spontanéité et a voulu briser l’ordre, les institutions bourgeoises en place. Le Communeux est républicain mais pas forcément socialiste à la base.

Cependant, de part ses actions, il devient entièrement socialiste et prépare les grandes révolutions socialistes du XXème siècle. Comme disait Proudhon, père de l’anarchisme français : « Il est temps d’en finir ! Aux armes ! Aux armes ! Les exploiteurs de tous les régimes, représentés par les ruraux de Versailles doivent être hors la loi pour la Commune, hors la loi sur l’Humanité ! »

 

En définitive, pourquoi ces personnes se sont unies pour l’idéal de la Commune ?

 

Le point commun de ces personne est surtout le refus de la guerre, l’amélioration de leurs conditions d’existence dans un Paris très pauvre à l’est et qui souffre des habitats insalubres, de la pauvreté, de la maladie.

Ce Paris ouhaite encore sauver l’honneur de la France dans la guerre face à la Prusse. Ce qui les relie, c’est avant tout d’améliorer leurs conditions de vie à Paris, ville qui s’est vidée de sa bourgeoisie, peureuse de l’agitation ambiante. La Commune avant tout local qui s’est poursuivi dans certaines villes de province comme Lyon ou Marseille.

 

Rappelons-nous qui furent ces Communeux et l’idéal pour lequel ils combattirent

 

Gauchistement votre,

 

Le Gauchiste.