« J’ai vu une jeune fille habillée en garde national marcher la tête haute parmi des prisonniers qui avaient les yeux baissés. Cette femme, grande, ses long cheveux blonds flottant sur ses épaules, défiait tout le monde du regard. La foule l’accablait de ses outrages, elle ne sourcillait pas et faisait rougir les hommes par son stoïcisme ». Cet extrait de l’article du Times du 29/05/1871 donne à voir l’importance des femmes lors de l’insurrection parisienne.

 

Peu mises en avant, la participation des femmes pendant les périodes révolutionnaires ou pendant les guerres est souvent ignorée, oubliée, si ce n’est totalement méprisée. Or, il s’avère que celles-ci ont joué un rôle prépondérant lors de la Commune.

 

Quelle est la place des femmes dans la Commune de Paris ?

 

La Communarde, tout comme le Communeux, travaille. 1/4 des femmes sont des prostituées, 70% sont des ouvrières (Surtout du textile et du vêtement). Clairement, les femmes sont beaucoup plus prolétarisées que les hommes. Autre fait, la Commune partage les idéaux de la République et notamment l’idéal d’égalité hommes-femmes. Ainsi, prenant conscience de leur condition prolétaire, les femmes se sont, au nom de leur condition de classe, rebellées et ont activement participé à la révolte populaire.

 

(Femme à l’Hôtel de Ville en uniforme de la Garde nationale, le deuxième jour de la Commune (1871). Dessin de D. Vierge)

 

Au niveau des représentations iconographiques, lithographiques et autres, la Communarde est symbolisée de façon opposée à l’homme. Tandis que les Communeux sont jeunes, beaux, plein de vies et virils, les Communardes sont elles dépeintes comme des femmes folles, laides et s’adonnant à la lutte sans réflexion de manière brutale. La figure de la femme est grandement masculinisée au point que de nombreux auteurs de l’époque assilimilent la figure de la femme Communarde comme une « femme androgyne » dont on ne saurait plus si elle est un homme ou une femme.

 

Contrairement au portrait décrit ci-dessus, la réalité des choses fut bien différente. En atteste la figure de Louise Michel, Communarde la plus connue. Figure populaire de Paris lors de la Commune, la native de Vroncourt-la-Côte, elle fut institutrice dans le 18ème Arrondissement où elle fut également élue présidente du Comité républicain de vigilance des femmes de Montmartre. Selon elle : « Si l’égalité entre les deux sexes était reconnue, ce serait une fameuse brèche dans la bêtise humaine ». Louise Michel fut à la fois enseignante, infirmière mais aussi ouvrière. Surtout, elle eut des correspondance avec Victor Hugo et fréquentait activement Eugène Varlin ou encore Jules Vallès. Elle participa à la rédaction de nombreux écrits de réflexion sur la question du socialisme.

 

Enfin, la Communarde fit partie intégrante des luttes armées. Elle participa pleinement à la mise en place des barricades et à leur défense. Ce fut le cas de Louise Michel qui était souvent vêtue  de son uniforme de garde national, prête à s’enivrer dans la bataille.

 

(Louise Michel en uniforme)

 

En définitive, la participation des femmes à la Commune a été plus qu’importante. Elles firent partie intégrante de l’insurrection parisienne. Tout comme les hommes, elles étaient des travailleuses, participaient aux clubs de réflexion ainsi qu’aux luttes armées. Elles furent méprisées, notamment par les Versaillais réactionnaires, Louise Michel était alors appelée la « folle rouge ».

 

Ainsi, gardons en mémoire ces femmes qui se sont battues pour leurs droits, pour un idéal socialiste et un idéal d’égalité entre les hommes et les femmes

 

Gauchistement votre,

 

Le Gauchiste