Très souvent vue comme l’âge d’or de la philosophie française, les débuts de la IIIème République sont en réalité une période très conformiste de l’histoire de la philosophie française. Qui retenons-nous comme philosophes des débuts de la IIIème République ? Peu d’entres eux.

Il faut attendre l’arrivée d’Henri Bergson au début du XXème pour renouveler une philosophie française institutionnalisée et sclérosée. Comment se caractérise la philosophie française du la fin du XIXème siècle et qu’est-ce que cela nous apprend des débuts de la IIIème République ?

 

 

Un creux dans l’histoire

 

Pour Vincent Descombes : « La philosophie français à partir des années 1930 montre le passage des trois H (Hegel, Husserl, Heidegger) à la génération des maîtres du soupçon (Marx, Freud, Nietzsche » comme pour montrer un épuisement de la philosophie française.

(Vincent Descombes, grand philosophe français du XXème siècle)

Louis Althusser abonde dans son sens. Lors de sa présentation de son marxiste existentialiste, il déclare « L’histoire de la philosophie française de 1789 aux années 1930 est pitoyable. Elle n’a cessé de continuer dans son ignorance. »

(Louis Althusser a beaucoup critiqué la philosophie français du XIXème siècle)

Un fossé se creuse au fur et à mesure des années entre la perception que l’on a des philosophes de la IIIème République et la façon dont ceux-ci sont perçus par les nouveaux philosophes du XXème siècle.

 

 

Les philosophes et l’institution

 

Les critiques de la philosophie de la IIIème République commencent avec Durkheim qui souhaite faire une épistémologie de la sociologie mais aussi de la philosophie. Comme beaucoup d’autres, il est méprisé au titre que les philosophes peuvent faire leur auto-critique et leur propre épistémologie sans avoir besoin d’apports extérieurs.

(Henri Bergson représente le renouveau de la philosophie française au XXème siècle)

L’apparition des sciences sociales provoque un repli défensif pour la philosophie qui se sent attaquée. En effet, les sujets philosophiques de la fin du XVIIIème siècle sont peu différents de ceux de 1902, preuve que la discipline s’est peu renouvelée. Des philosophes comme Bergson ajoutent que les philosophies positivistes et essentialistes du XIXème siècle restent des oppositions superficielles qui ne font pas avancer la discipline philosophique. Comment expliquer cette sclérose ?

Il semblerait que les années 1870 et 1880 n’aient pas permis un renouveau de la discipline pour des raisons proprement historiques. En effet, le nombre de postes de professeurs de philosophie a quadruplé entre 1870 et 1900 sans que la demande scolaire n’ait augmentée de son côté. Aussi, il faut ajouter le besoin de la République de former des maitres qui puissent enseigner un récit historique où l’idée de République même puisse prendre sa place.

(Auguste Comte, principal philosophe français du XIXème siècle)

Alors que les grands philosophes du premier XIXème siècle n’éteint pas professionnels (Auguste Comte notamment), ceux de la seconde moitié du XIXème siècle accèdent à des places universitaires sans avoir au préalables fournis des travaux philosophiques de grande envergure.

 

(Ouvrage retraçant l’aventure de la philosophie français sous la IIIème République)

 

Rappelons-nous que la IIIème République se fonde sur des bases mouvantes que la philosophie a eu beaucoup de difficultés à légitimer. Les grandes oeuvres culturelles de la IIIème République sont davantage à chercher dans les grands romans sociaux et la peinture. Il faut attendre les années 1910 et les années 1920 pour voir un renouveau de la philosophie française. 

Gauchistement votre,

Le Gauchiste