C’est quoi le « Mur des Fédérés » ?

Dès le départ, une confusion apparaît dans ce que est censé être le « Mur des fédérés ». En effet, il existe deux « Mur des Fédérés », ce qui entretient une confusion sur ce qu’est ce mur et son objectif. On distingue la Sculpture de Paul Moreau-Vauthier (1871-1936) et ce qui correspond au vrai Mur avec la transcription « Aux Morts de la Commune 21 28 Mai 1871 »

 

(Sculpture de Paul Morea-Vauthier)

 

Cette sculpture de Paul Moreau–Vauthier (1871-1936), fils du communard, est destinées aux victimes des révolutions et s’honore d’une phrase de Victor Hugo « Nous voulons la justice non la vengeance ». Cette oeuvre est étrange car, en englobant tous les tombés pour la révolution, elle oublie de remémorer le destin tragique et si particulier de ceux qui sont tombés le 28 mai 1871. La vraie histoire du Mur des Fédérés est la suivante.

 

Nous sommes le 21 Mai 1871, la Commune est en place depuis un peu plus de deux mois (18 Mars). Cependant, les Versaillais préparent leur riposte pour prendre la ville. Cette riposte sera sanglante, très sanglante. Ce 21 Mai 1871, Aldoph Thiers rentre dans Paris et exécute un à un les Communards qui daignent s’opérer à sa grande armée. Le 28 Mai, Les Versaillais, dirigés par le Maréchal Mac Mahon maîtres du lieu vers la fin de l’après-midi du 28 mai, y fusillent tous les prisonniers contre un mur appelé, depuis lors, « Mur des Fédérés ». 147 hommes sont massacrés sur place les uns sur les autres. Un cent quarante-huitième condamné avait rompu les rangs et tente de se sauver. Malheureusement, il est poursuivi, trouvé et subit le même sort que ses compagnons Communeux.

 

(Mur des Fédérés au sein du Père Lachaise à Paris)

 

Dans les heures et les jours qui suivent, les corps de milliers d’autres fédérés sont entassés avec eux, dans une fosse commune. En leur mémoire, une section de cette muraille est appelée dès la fin dès années 1870 le « Mur des Fédérés ».

Dans son tableau La Veuve du fusillé, Pichio souhaite continuer l’histoire de cet épisode tragique. Au pied de ce mur, une femme en deuil accompagne ses deux jeunes enfants et leur désigne l’inscription gravée dans la pierre : « Mai 1871 / Aux martyrs / sans nom / morts pour la liberté. » Les enfants viennent déposer une couronne mortuaire dédiée à leur père, là où d’autres jonchent déjà le sol, en un hommage qui a encore les apparences de la clandestinité.

 

(Tableau La Veuve du Fusillé de Pichio)

 

       Edification du Mur, Poursuite de l’idée avec la « Montée »

Le 23 mai 1880, Jules Guesde fait un appel devenu très célèbre au nom des Communeux. Le premier défilé s’organise devant le Mur et brave la, police. Depuis, cette « Montée au Mur » fait partie intégrante de l’histoire ouvrière française. ponctua l’histoire ouvrière.

Une manifestation record eut lieu le 24 mai 1936 : 600 000 personnes. Léon Blum et Maurice Thorez firent à la tête de cette réunion à la saveur de changement avec le Front Populaire.

Depuis plus d’un siècle, une manifestation a vu le jour. La « Montée » au Mur des Fédérés du Père Lachaise durant le mois de mai s’est imposée comme l’expression d’un pèlerinage laïque auquel participent des militants politiques de gauche, des syndicalistes et des francs maçons en mémoire des communards tombés en martyrs du gouvernement versaillais en mai 1871.

 

C’est un type particulier de pèlerinage. Le caractère laïque commémoratif et partisan de ce pélerinage illustre  le croisement entre le sacré et une forme de mobilisation sociale partisane. Il d’agit d’une réunion qui mêle à la fois des choses purement sacrées et une idéologie politique et sociale qu’on pourrait entièrement rapprocher d’une idéologie entièrement religieuse.

 

Rappelons-nous des Fédérés tombés pour cet idéal encore présent en nous. Paix à leur âme

 

Gauchistement votre,

 

Le Gauchiste.