L’histoire de la Franc-maçonnerie au sein de la Commune de Paris a été une histoire délaissée. On trouve au mieux quelques lignes sur le sujet dans chacun des ouvrages des principaux historiens de la Commune (Georges Burin, Jean Bruhat, Jean Dautry, Emile Tersen ou encore Jacques Rougerie).

 

On trouve dès les origines de la Commune, des idées fortes et très compatibles avec celles de la maçonnerie, sans que la Commune soit une idée maçonnique au départ. On constate que très rapidement, des maçons rejoignent le mouvement communard. Parmi eux, Louise Michel, qui écrit dans La Commune, Histoire et souvenirs : « N’est-il pas vrai que, comme les symboliques et les bannière, ces noms étranges de Loges ou d’hommes : la Rose du Parfait silence, l’Etoile polaire, le Garant d’amitié donnent bien à cet épisode le double caractère de passé et d’avenir, de tombe et de berceau où se mélangent les choses mortes et les choses à naître. Ces fantômes étaient bien à leur place, entre la réaction en furie et la révolution cherchant à se lever. Plusieurs combattirent comme ils l’avaient promis et moururent bravement. Souvent, dans les longues nuits de prison, j’ai revu la longue file de francs-maçons sur les remparts. »

 

         La Commune et la Franc-Maçonnerie : Un lien évident

Tout au long de la seconde moitié du XIXème siècle, la nouvelle génération de maçons devient de plus en plus acquise acquise aux valeurs de la Commune de Paris (lutte pour l’égalité et la justice, lutte contre la misère, lutte pour l’émancipation des femmes et l’école laïque des gratuite). Le ralliement qui est totalement idéologique. Gustave Lefrançais, franc-maçon et Communaux déclare que le but de la Commune est le même que celui de la franc-maçonnerie : la régénération sociale.

En 1870, 2 Grandes obédiences que sont le Grand Orient de France (300 loges et 15000 membres actifs) et le Suprême Conseil de France (5000 adhérents). On observe une grande diversité sociale des maçons à l’époque (artisans, maçons, fonctionnaires)

La République (de la Commune et de la Maçonnerie) représente un véritable idéal d’émancipation de la monarchie de l’époque. C’est une véritable espérance de changement des conditions de vie. Pour les maçons, la Commune est le nouveau Temple de Salomon (Dans le sens où le travail et la justice seraient les piliers de cette société)

        Il y a de grandes convergences des idées entre les Maçons et les Communaux (abolition de la peine de mort, lutte contre la misère, lutte pour une école gratuite et laïque, lutte pour les droits des femmes, amélioration des conditions de travail, lutte contre le racisme). Tous sont Républicains et beaucoup sont socialistes.

 

         Les maçons avec la Commune : L’insurrection de Mars 1871

Dès le départ, de nombreux maçons sont aux côtés des Communeux même si l’institution maçonnique n’est pas officiellement alliée avec la Commune. Parmi ces personnalités, on retrouve Louise Michel. Dans la nuit du 17 au 18 Mars, elle participe activement à la victoire de l’armée de la Commune contre les Versaillais. Sur la butte, le général Lecomte ordonne de tirer sur la foule, le sous-officier Verdguerre sort des rangs et crie : « crosse en l’air ! ». Les soldats obéissent. « La Révolution est faite » les généraux Lecomte et Thomas sont arrêtés et emmenés rue des Rosiers, ils seront fusillés dans la nuit.

 

(Symboles maçonniques avec gravé Louise Michel)

 

Jules Vallès, maçon et Communaux participe également à l’insurrection. il écrit dans son roman L’Insurgé : « Embrasse-moi, camarade, qui a comme moi les cheveux gris ! Et toi, marmot, qui joue aux billes derrière la barricade, viens que je t’embrasse aussi ! Le 18 mars te l’a sauvé belle, gamin ! Tu pouvais, comme nous, grandir dans le brouillard, patauger dans la boue, rouler dans le sang, crever de honte, d’avoir l’indicible douleur des déshonorés ! C’est fini ! »

 

(Jules Vallès, maçon de la Loge écossaise « La Justice »)

 

De sorte que très rapidement, les liens idéologiques entre la Commune et la Maçonnerie se concrétisent par des actions communes, actions qui continueront pendant toute la révolte jusqu’à sa fin.

N’oublions pas ces valeurs et ces idéaux portés par deux institutions qui ont su s’allier et comprendre les intérêts qui étaient les leurs.

 

Gauchistement votre,

 

Le Gauchiste.