Outre les liens idéologiques évidents qui se sont tissés entre la Commune et la Franc-maçonnerie, cette dernière a participé activement à la révolte populaire parisienne. Dès le départ, des Communeux et maçons du peuple prennent les armes pour défendre la Commune (Jules Vallès, Louise Michel). Cependant, il faudra attendre plus d’un mois pour que les institutions majeures maçonniques se rallient définitivement à la cause de la Commune. Cette alliance fut le fruit d’un processus lent mais évident. C’est ainsi que le rôle joué par les francs-maçons dans la Commune de Paris ne fut  pas majeur mais resta tout de même important.

 

      Accord de paix introuvable entre Communard et Versaillais : La maçonnerie s’engage

Le rôle de la maçonnerie devient prépondérant à partir du mois d’Avril. Elle commence à véritablement agir car elle voit la France s’enfoncer peu à peu dans une guerre civile latente qui, sur le long terme, serait défavorable à la patrie et aux idéaux de la Commune face aux Versaillais.

Constatant ses rapprochement idéologiques avec ceux de la Commune, la Maçonnerie s’affirme de plus en plus comme institution à part entière. Saugé s’exclame le 8 Avril 1871 : « En présence des évènements douloureux devant lesquels la France entière gémit, la franc-maçonnerie vient encore une fois affirmer devant vous, les grands principes qui font sa loi. Le drapeau de la franc-maçonnerie, inscrit sur ses plis, la noble devise : Liberté, égalité, Fraternité. La maçonnerie prêche la paix parmi les hommes, et, au nom de l’humanité, proclame l’inviolabilité de la vie humaine. »

La Commune et la Monarchie ne cessent de discuter entre fin Mars et Mi-Avril afin de trouver un accord de paix civile. Thiers refuse tout compromis avec les Communeux « Il y aura quelques maisons de trouées, quelques personnes de tuées, mais force restera à la loi ». L’échec de la conciliation entre la Monarchie et la Commune provoque la coalition officielle de la Maçonnerie avec la Commune.

 

        L’officialisation de l’alliance des maçons avec les Communeux : Les conciliateurs

Pour l’Historien André Combes, dans l’Histoire de la franc-maçonnerie au XIXème siècle, les Maçons se sont peu à peu liés à la Commune. Le Conseil de l’Ordre officialise la coalition de la maçonnerie à la Commune (réunion le 26 avril au Théâtre du Châtelet qui rassemble 2000 maçons et circulaire le 29 avril). Emile Thirifocq, membre de la loge écossaise Le Libre Examen s’exclame ce 26 Avril : « Ayant épuisé tous les moyens de conciliations avec le gouvernement de Versailles, la franc-maçonnerie est résolue à planter ses bannières sur les remparts de Paris ; et si une seule balle les touchait, les francs-maçons marcheraient d’un même élan contre l’ennemi commun. »

 

(Symboles maçonniques avec le nom de Louise Michel gravé)

 

Le 29 Avril, un défilé s’organise entre Communeux et Maçons qui ont rejoint la cause ; Louise Michel raconte : « Le samedi 29 avril, les canons versaillais, du Mont Valérien tonnent sur Paris, les Ternes, les Champs-Elysées, Neuilly, Levallois. Les francs-maçons se retrouvent à 7h30 du matin au 35 Rue Jean-Jacques Rousseau pour accompagner leurs bannières, les loges de Vincennes, de Saint-Denis arrivent plus tardivement. Une compagnie de gardes de la Commune forme une haie d’honneur jusqu’à la porte du Louvre. Les loges arrivent bannières en tête, les membres des ateliers portent les insignes de leur grade. Partout, les francs-maçons sont salués à leur passage. Les bannières se rangent dans la cour d’honneur et groupent autour d’elles les membres de la loge dont elles sont le drapeau. »

 

(La délégation maçonnique reçue à l’Hôtel de Ville de Paris par la Commune le 29 Avril 1871)

 

Deux jours plus tard, le 1er mai, la Commune élit un Comité de Salut Public où de nombreux maçons sont élus (Eugène Varlin, Jules Vallès, Jean-Baptiste Clément, Gustave Courbet). Dorénavant, une grande partie de la maçonnerie soutient la Commune, et cela jusque dans les batailles.

 

Rappelons-nous cet instant de l’histoire où, nombre de maçons se sont rangés aux côtés des Communeux pour provoquer une alliance qui était évidente.

 

Gauchistement votre,

 

Le Gauchiste